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Testostérone : son pouvoir sur la masse musculaire

par Equipe Musculation.com
Testostérone

Pour augmenter la libido, on peut recommander la consommation de la testostérone, mais ce n’est pas l’effet de cette hormone sur ce point que nous allons présenter dans ce dossier. Sa consommation a un impact sur la masse et la force musculaire. 

Dans cet article, nous allons nous focaliser sur le pouvoir de la testostérone sur la masse musculaire. Mais avant de tout détailler, nous allons voir l’historique de cette hormone et son importance. Retrouvez également l’influence de la testostérone dans notre société et quelques conseils pour augmenter son taux de testostérone naturel. Si vous voulez en savoir plus sur les effets indésirables de la prise de stéroïdes, cliquez ici.

Historique de la testostérone

Depuis bien longtemps, il a déjà été démontré qu’on pouvait retirer la vigueur sexuelle des animaux et même des hommes en leur retirant leurs testicules. Ceci, il n’y avait pas que les médecins qui l’ont confirmé, les prêtres, les sains, les agriculteurs et les sultans l’ont également approuvé.

Certains vont même jusqu’à manger ces testicules pour optimiser la vigueur sexuelle. On a même laissé croire qu’en mangeant ces testicules, on deviendrait des dieux du sexe.

Un médecin grec a encore poussé loin cette croyance autour du fait de manger des testicules. Il y a deux mille ans de cela, il a recommandé la consommation de ceux-ci pour booster la libido. Aujourd’hui, on y croit encore. En Espagne et dans d’autres pays, des hommes prennent des testicules de taureaux cuits pour augmenter la libido.

Les testicules produisent de la testostérone. Cependant, cette hormone est diffusée dans la circulation sanguine et on ne retrouve que très peu de testostérone dans les testicules.

Comprenant l’importance de la testostérone dans la vie sexuelle, un chimiste allemand Adolf Buternandt s’est penché sur cette hormone. Il a surtout cherché à comprendre la production de cette hormone et là, on ne parle pas de production naturelle, mais de production chimique. Il a donc trouvé un moyen de concevoir de la testostérone qu’on peut mettre en vente.

Pour y parvenir, ce professeur allemand a étudié la structure chimique de la testostérone. Il s’est basé sur ceci pour la production et il a pris du cholestérol. Une fois qu’il a réussi l’expérience, il envoie le rapport de sa recherche au journal scientifique du pays le 24 août 1935. La même année, il reçoit le prix Nobel de chimie pour cette trouvaille. 

Les hormones, késako ?

On peut voir les hormones comme un des moyens de communication de l’organisme. Certaines hormones, dont la testostérone, sont à la base des protéines avec une fonction spéciale : ces protéines ont pour fonction de « messager chimique » d’un organe à un ou plusieurs organes.

Une fois produite, l’hormone est libérée par la glande et part dans le sang. Elle va arriver à la cellule destinatrice qui a un récepteur spécifique de cette hormone. L’hormone va alors se fixer au récepteur et ce dernier va envoyer un signal à l’intérieur de la cellule. Le message envoyé par le récepteur n’est pas toujours le même : il peut s'agir d’une indication de production de protéine ou de multiplication.

Si on remonte à la nomination de cette substance chimique produite par les glandes, elle a fait son apparition en 1905 grâce au professeur Ernest Starling, un physiologiste britannique. Il faut comprendre que le terme « hormone » vient du verbe grec « hormao » que l’on peut traduire par « mettre en mouvement rapide », « exciter » ou encore « stimuler ».

Cet article est focalisé sur la testostérone qui est une hormone de la sexualité et de la fertilité, mais il faut comprendre que d’autres hormones entrent en jeu pour la fonction immunitaire, pour la croissance, pour la régulation d’autres hormones et pour la reproduction. Pour assurer leurs fonctions, les glandes productrices n’ont pas besoin d’en produire en grande quantité. Oui, une infime concentration d’hormone, allant jusqu’à une partie par milliard 10-9, peut déjà agir.

Le pouvoir de la testostérone

De tous les temps, le chercheur James McBride Dabbs est l’un des scientifiques qui ont le plus de connaissance sur la testostérone ainsi que sur ses effets sur l’homme comme sur la femme. Il a même écrit un ouvrage sur ce sujet « Heroes, Rogues, and Lovers : Testosterone and Behavior » (héros, bandits et amoureux : la testostérone et le comportement). Dans ce livre, il souligne les réactions de la testostérone sur des singes mâles.

Ce chercheur indique que cette hormone pousse ces animaux au sexe et aussi à des combats. Les combats tout comme les relations sexuelles conduisent à une augmentation de la testostérone chez les singes mâles. Cependant, le singe passe d’abord au combat s’il n’y a qu’une femelle et plusieurs mâles. S’il en sort gagnant, il passe au sexe et le taux de testostérone va encore augmenter. S’il perd, ce taux va diminuer et on peut même ressentir chez l’animal une certaine dépression.

Il ne faut pas oublier que l’homme, l’humain, et le singe ont le même ancêtre, ce qui explique les similarités. Parmi celles-ci, on peut citer la testostérone qui agit sur le comportement. Cette réaction de la testostérone sur le comportement est d’ailleurs décrite par le docteur en médecine Theresa L. Crenshaw dans son livre « The Alchemy of Love and Lust » (L’alchimie de l’amour et du désir sexuel). Elle y cite les principales caractéristiques de cette hormone :

  • Répétition du cycle tous les 15 à 20 minutes,
  • Variation quotidienne et saisonnière,
  • Quantité environ 20 à 40 fois plus chez les hommes que chez les femmes,
  • Agit comme un « antidépresseur » chez l’homme et chez la femme,
  • Contribue à l’augmentation du taux de masse musculaire et à la diminution de la graisse corporelle,
  • Développe les pensées et les fantasmes sexuels,
  • Entraîne les érections nocturnes,
  • Booste la libido chez les hommes comme chez les femmes,
  • Donne plus une envie de masturbation que de désir sexuel,
  • Accroît l’assurance et la confiance en soi,
  • Peut parfois mener à des comportements violents,
  • Se trouve à un taux élevé chez les femmes de carrière,
  • Se trouve à un taux élevé après les satisfactions liées à la victoire par exemple.

Le taux de testostérone

On peut lire sur le site de la santé nationale américaine « MedlinePLus » que les taux moyens de la testostérone sont variables chez les hommes et chez les femmes. Pour les hommes, la quantité moyenne est entre 300 et 1000 nanogrammes par décilitre. Pour les femmes, elle est minime : elle est entre 15 et 75 nanogrammes par décilitre.

De par cette différence, vous avez compris que certaines personnes auront donc tendance à être « high-T » autrement dit avec un taux de testostérone élevé et d’autres « low-T » avec un taux de testostérone bas. Cependant, une grande partie de la population de trouve entre les deux taux.

Le Dr Dabbs s’est penché sur ces sujets à « high-T » et à « low-T ». Il a constaté une différence entre ces deux sujets, mis à part les taux élevés ou très bas de la testostérone.

Il affirme que les personnes ayant un plus de testostérone dans leur organisme semblent être très affectées par la solitude. Ce qui explique qu’elles sont malheureuses quand elles sont seules et heureuses quand elles se retrouvent avec des personnes ayant un faible taux de testostérone.

Le Dr Dabbs et son équipe ont encore plus poussé les études en se focalisant sur des individus exerçant certains métiers. Ils se sont penchés sur les médecins, les ministres, les pompiers, les acteurs, les joueurs de football, les professeurs et les vendeurs. Le résultat était clair : les ministres étaient classés individus « low-T », les acteurs individus « high-T » et les autres professionnels étaient entre les deux.

Contrairement à ce que l’on peut croire, les personnes avec un taux de testostérone élevé, notamment les acteurs, sont sociables. Cependant, elles peuvent également être plus agressives et plus irritables. Cependant, dans son livre « Heroes, Rogues, and Lovers : Testosterone and Behavior », le Dr Dabbs souligne bien que les sujets « high-T » sont plus strictes et sévères et les sujets « low-T » plus sociables et plus amicaux.

Être un individu « high-T » ou « low-T » peut présenter des avantages, notamment dans la manière dont on éduque les enfants. Les personnes avec un taux de testostérone élevé agissent très bien en tant que compagnons et elles sont toujours dans la protection. Celles qui ont un taux de testostérone plus faible sont très bien positionnées dans leur rôle de parent.

James McBride Dabbs rappelle également dans son ouvrage que les hommes mariés ont un taux de testostérone plus faible que les hommes célibataires. Il explique d’ailleurs que ce taux diminue après le mariage et il diminue encore plus après être devenu père. En cas de divorce, le taux augmente.

Cette variation hormonale, notamment cette baisse en étant père, s’explique par les activités douces de la parentalité.

Les stéroïdes et les muscles

Les stéroïdes anabolisants qu’on retrouve sur le marché comprennent de la testostérone. Un bon nombre de sportifs en prennent et ce, peu importe leur niveau de pratique et leur sport de prédilection.

Pour les culturistes et les bodybuilders professionnels, la consommation de stéroïdes est comme une évidence. Ces stéroïdes leur semblent indispensables à l’entraînement, au bronzage et au tannage de la peau. On évoque également que certains acteurs hollywoodiens en prennent également pour avoir rapidement un beau corps dans leur rôle de super héros.

La consommation des stéroïdes est-elle vraiment bénéfique pour l’organisme ? Permet-elle d’avoir plus de masse musculaire, de bonnes performances athlétiques et une force herculéenne ? La prise de testostérone exogène sans séances à la salle de musculation assure-t-elle une prise de masse musculaire ? Si on se passe de ces stéroïdes et si on se concentre sur un programme de musculation, peut-on avoir une prise de masse et de force musculaire ? La prise de ces stéroïdes comprend-elle des effets secondaires ? Il y a mille et une questions qui fusent dans votre tête par rapport à ces stéroïdes. Même si un ami à la salle de musculation en prend, ce n’est pas une raison d’en prendre aussi. Avant cette prise, voici les réponses à vos questionnements.

Il y a plus de 20 ans, des chercheurs de l’Université de médecine et des sciences à Los Angeles se sont penchés sur le sujet, notamment des stéroïdes. Le résultat de leur expérience a été publié dans le New England Journal of Medicine. Ce qui a marqué cette expérience est sa simplicité.

Pour cette étude, ces chercheurs ont réuni un groupe de 43 hommes âgés de 19 à 40 ans. On les a divisés en quatre groupes :

  • Placebo sans entraînement (NoT+NoE)
  • Testostérone sans entraînement  (T+NoE)
  • Placebo plus entraînement (NoT+E)
  • Testostérone plus entraînement (T+E).

On a donné aux 43 hommes des injections de 600 mg d’énanthate de testostérone ou de placebo chaque semaine. Ces injections ont été réalisées sur dix semaines.

Il est à noter que la dose d’injection qu’on a donnée à ces participants est six fois plus élevée que la dose qu’on donne habituellement aux hommes souffrant d’hypogonadisme.

Pour le groupe d’individus faisant de l’entraînement, on leur a imposé des exercices d’haltérophilie à une fréquence de trois fois par semaine.

Pour tous les groupes, un régime alimentaire quotidien standardisé avec une quantité préétablie de calories a été instauré. Ceci a été effectué pour éviter toute confusion relative à un changement de régime.

On a constaté une importante augmentation du taux de testostérone chez les groupes T+NoE et T+E. Chez les individus T+NoE, l’augmentation est estimée à 5 fois et chez les T+E, à 7 fois. Les autres groupes ont également assisté à une augmentation légère du taux de testostérone. Pour le groupe NoT+E, ce taux est passé de 557 à 667 ng/dl.

Si vous voulez mieux comprendre, poursuivez avec le paragraphe suivant, sinon, zappez directement.

Chez les groupes T+NoE et T+E, l’excès de testostérone a eu un effet de rétroaction négative sur le système hypothalamo-hypophysaire. Ceci provoque alors une diminution des taux d’hormone lutéinisante (responsable de la production d’androgène et de testostérone) et d’hormone folliculo-stimulante (responsable de la production de spermatozoïdes).

C’est ce qui explique que certains sportifs qui consomment des stéroïdes perdent en fertilité. Dès qu’ils arrêtent la prise de stéroïdes, leur organisme n’arrive plus à produire correctement de testostérone, d’où la baisse du taux de cette hormone. Chez certains sujets, cette production naturelle est même stoppée après l’arrêt des injections.

Le groupe d’individus ayant reçu des injections de testostérone, mais qui ne se sont pas entraînées a bien pris de la masse musculaire. Cette prise est même deux fois plus importante que celle du groupe ayant reçu des injections de placebo et n’étant pas entraîné.

Si telle est la prise de masse, qu’en est-il de la prise de force musculaire ? Les groupes T+NoE et NoT+E ont pris plus de force musculaire. On les a testés avec des charges maximales au squat et au développé couché à la fin de l’expérience et la force prise va de 10 à 20%. Chez le groupe ayant reçu de la testostérone et ayant réalisé un entraînement, la prise de force est encore plus importante et dépasse même les 20%.

Il n’y a pas photo : la testostérone exogène a un impact sur la prise de masse et de force musculaire. Elle peut apporter d’importants résultats.

Si vous faites de la musculation, vous n’êtes pas obligé de prendre des stéroïdes. Cependant, même avec des années d’entraînement, les résultats peuvent ne pas vous satisfaire.

Il faut comprendre que la prise de stéroïdes n’est pas sans risques. Si on parle des effets légers, on peut citer les problèmes d’acné et de gynécomastie. Sur le long terme, elle peut provoquer des problèmes cardiaques et aussi des cancers, comme le cancer de la prostate ou du foie. Parmi les effets indésirables, il y a aussi l’infertilité, le diabète et l’insuffisance rénale. Certains sujets peuvent également devenir plus agressifs, dépressifs et même déprimés.

Booster son taux de testostérone naturellement

Il faut comprendre que les taux de testostérone sont assez faibles quand on n’entre pas encore dans la période de la puberté. Ils vont par la suite augmenter petit à petit pendant la période et puis diminuer avec l’âge, notamment à partir de la trentaine. On constate une baisse d’environ 1% par an à partir des 30 ans. Vous vous demandez ce que vous allez devenir après 60 ans, d’autant plus si la diminution est plus importante ? Ne vous inquiétez pas : on peut stimuler ce taux de testostérone de manière naturelle, sans avoir recours aux stéroïdes.

La musculation

On ne peut pas nier que la prise de stéroïdes va vous permettre de gagner rapidement en masse et en force musculaire. Cependant, si vous vous donnez à fond dans ces entraînements, vous pouvez parvenir à ces résultats et vous allez en même temps stimuler la production de testostérone. Même si vous arrêtez la pratique du culturisme au niveau professionnel, vous pouvez toujours continuer à faire de la musculation de temps à autre pour maintenir une production optimale de la testostérone.

La vitamine D

Quand l’organisme reçoit une bonne quantité de vitamine D, le taux de testostérone augmente. Pour fournir à l’organisme de la vitamine D, vous pouvez tout simplement vous exposer au soleil, aux bons horaires pour ne pas non plus attraper un coup de soleil. Il est également possible de prendre des suppléments en vitamine D pour combler ces besoins de l’organisme.

Le zinc

La carence en zinc entraîne une baisse du taux de testostérone. Vous n’allez pas forcément ressentir cette carence en zinc, mais pensez à toujours mettre dans votre alimentation une bonne part de zinc afin d’augmenter le taux de testostérone. Vous pouvez par exemple prendre des huîtres, du porc, du crabe, du bœuf et des céréales pour apporter à l’organisme un apport en zinc. Il est également possible de prendre des suppléments de zinc. Dans ce dernier cas, on vous recommande de voir un médecin pour prendre la bonne dose, car une surconsommation de zinc peut également être toxique.

Les noix et les légumineuses

Connaissez-vous l’acide D-aspartique ? C’est un acide aminé qui booste la production de testostérone chez l’homme. On le retrouve dans certains aliments comme le soja, les lentilles, les amandes et les autres noix et légumineuses. Il y a aussi de l’acide D-aspartique dans le saumon, les crevettes, les œufs et le bœuf.

L’ail

L’ail n’est pas très bon pour l’haleine, mais ses bulbes peuvent vous aider à booster naturellement le taux de testostérone. Si vous ne voulez pas mettre en bouche le bulbe, vous pouvez l’ajouter à la cuisson des légumes ou de la viande. Les résultats seront les mêmes si vous utilisez de la poudre d’ail.  



 

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